Mieux traiter la douleur chronique chez les aînés

Sunday 01 April 2018 | News

Découverte de nouveaux outils pour évaluer la douleur chez les personnes incapables d’utiliser les outils conventionnels



Soulager la douleur chronique n’est pas toujours simple. Cela l’est encore moins pour les personnes souffrant de troubles neurocognitifs majeurs comme l’Alzheimer. Souvent, ces personnes ne sont pas en mesure de communiquer verbalement leurs douleurs, ce qui peut les rendre agressives et entraîner d’autres problèmes de comportement. L’équipe de Guillaume Léonard, professeur-chercheur au Centre de recherche sur le vieillissement (CdRV) du CIUSSS de l’Estrie ‒ CHUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, tente de mieux comprendre pourquoi les aînés développent des douleurs persistantes. Il étudie plus particulièrement les effets de la douleur sur le système nerveux et le cerveau. Pour ce faire, il travaille avec différents outils afin d’évaluer l’impact de la douleur sur les circuits cérébraux et sur les activités quotidiennes.

Une montre pour détecter la douleur?

En collaboration avec Monique Bourque, conseillère cadre en développement de la pratique infirmière (mission universitaire et recherche) au CIUSSS de l’Estrie ‒ CHUS, l’équipe du chercheur Guillaume Léonard a mis en place un projet de recherche visant cette clientèle vulnérable. « Financé par la Fondation Vitae, ce projet visait à aider le personnel soignant à détecter la douleur chez les usagers souffrant de troubles neurocognitifs majeurs », explique le chercheur. Dans les hôpitaux et centres d’hébergement Argyll et D’Youville, l’équipe de recherche a utilisé la nouvelle version du Pain Assessment Checklist for Seniors with Limited Ability To Communicate (PACSLAC-II), une grille qui sert à évaluer la douleur chez les aînés incapables d’utiliser les outils d’auto-évaluation de la douleur. Le personnel devait noter les comportements associés à la douleur dans la grille.
« Par exemple, une personne qui grimace lorsqu’on l’aide à se lever peut indiquer qu’il y a présence de douleur. Notre équipe de recherche a ainsi pu confirmer la validité de cette échelle de mesure pour évaluer la douleur chez cette clientèle. » Guillaume Léonard
Dans son laboratoire, l’équipe de Guillaume Léonard étudie les effets de la douleur sur le système nerveux et le cerveau. Même si un outil comme le PACSLAC-II est valide, son utilisation peut être relativement longue pour le personnel soignant qui est déjà débordé. En collaboration avec le chercheur Patrick Boissy du CdRV et plusieurs autres collègues chercheurs, Guillaume Léonard a eu l’idée d’utiliser les nouvelles technologies portables pour aider les professionnels de la santé à dépister la douleur. Il a utilisé une montre munie de plusieurs capteurs capable de relayer une série de paramètres liés à la douleur comme les battements cardiaques, la sudation et d’autres paramètres du système nerveux. La montre est bien tolérée par les usagers. Durant son étude, le chercheur a ainsi pu recueillir des données et les comparer à celles du PACSLAC-II pour évaluer la douleur.

Dans le futur…

L’équipe aimerait développer un système qui intégrerait toutes ces mesures et qui alerterait le personnel soignant lorsqu’un usager montre des signes de douleurs. Une telle technologie pourrait permettre de mieux dépister la douleur chez les aînés qui souffrent de troubles neurocognitifs et d’améliorer la prise en charge de la douleur chez cette population, avec tous les bénéfices que cela laisse présager pour les usagers et les personnes qui les entourent.

Liens complémentaires

  • Profil du chercheur Guillaume Léonard 
  • Site fondation vitae 


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