Nouveau service de télésanté en cancérologie

Thursday 25 February 2021 | News

Un projet pilote permet aux patients atteints de cancer d’avoir accès à des suivis virtuels, bonifiant ainsi la qualité de l’intervention thérapeutique.



L’équipe de cancérologie du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, en collaboration avec le Centre de coordination de la télésanté (CCT) de l’établissement, a amorcé un projet pilote de soins et services virtuels en cancérologie. Dans les derniers mois, toutes les infirmières pivots en oncologie (IPO) ont reçu une formation pour pouvoir offrir des suivis virtuels aux usagers atteints de cancer.

Une formule avantageuse

En contexte de pandémie, les personnes atteintes de cancer représentent une clientèle plus à risque de contracter la COVID-19 et de développer des complications. Jusqu'à tout récemment, l'appel téléphonique était le seul moyen à la disposition des IPO pour assurer le suivi des usagers à domicile. Cette pratique limite toutefois l'accès à la communication non verbale, le contact visuel et la participation des proches aidants, trois éléments jouant un rôle essentiel à l'établissement de la relation thérapeutique avec l'usager et ses proches. Grâce au déploiement d'outils technologiques permettant des interventions de télésanté, les IPO sont désormais en mesure de réaliser les suivis à distance au moyen de rencontres vidéo. Avec cette nouvelle pratique, l’équipe de cancérologie vise l’amélioration de la qualité de vie des usagers et celles de leurs proches, notamment par :
  • Le renforcement du lien thérapeutique grâce au contact visuel;
  • La présence d’un ou des membres de la famille aux rencontres sans la contrainte géographique;
  • La réduction des déplacements qui mène à l’économie de temps et d’énergie;
  • La diminution du stress relié à l’organisation du transport.  
« Si je ressens le besoin qu’un de mes proches soit présent aux rencontres, le suivi virtuel rend possible sa présence même s’il réside dans une autre région. Avoir une tierce personne qui nous soutient et nous permet de mieux traduire ce qui nous a été dit est facilitant dans cette épreuve », explique Johanne Simard, usagère et représentante des personnes touchées par le cancer (PTC).
« Les suivis virtuels ajoutent un plus à nos contacts avec les patients quand il s’agit d’évaluer leur état ou de les guider à travers leur traitement. Avec les appels vidéo, on peut décoder le langage non verbal et être attentif aux signes de détresse. Les rencontres en présence seront toujours indiquées, mais cette formule hybride est une manière de parfaire l’accompagnement», ajoute Nathalie Fortin, coordonnatrice du réseau de la cancérologie à la Direction des soins infirmiers.
D'ailleurs, la pratique se diffuse déjà et d'autres professionnels de l'équipe de cancérologie ont depuis commencé à intégrer les rencontres vidéo, notamment les sexologues, les psychologues et les travailleurs sociaux.

Du soutien technologique  

Dans un souci d’offrir un service adapté aux besoins des usagers, une personne-ressource est disponible pour planifier les rendez-vous virtuels et pour effectuer un prétest avec les patients. Cela permet de tester leurs équipements (son, image) avant la première rencontre vidéo avec leur IPO, en plus de contribuer à réduire l’anxiété que la technologie peut représenter. Une quarantaine d’usagers ont bénéficié de ce nouveau service jusqu’à maintenant et l’offre sera élargie aux cours des prochaines semaines. Un service de prêt de tablettes électroniques est également en élaboration afin de pallier le manque d’équipement chez certains patients.
« L’intégration de la télésanté demande de nouveaux apprentissages et plusieurs ajustements dans le travail des professionnels. Nous sommes très fiers de l’ouverture et de la proactivité de l’équipe de cancérologie du CIUSSS de l’Estrie – CHUS à saisir cette opportunité et vivre ce changement au bénéfice de leurs patients », mentionne Sabrina Lapointe, coordonnatrice de la télésanté à la Direction de la coordination de la mission universitaire.
Le CCT du CIUSSS de l’Estrie – CHUS a été mandaté par le Réseau québécois de la télésanté et le Programme québécois decancérologie pour le déploiement de ce projet pilote à l’échelle provinciale.


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