Un atlas pour améliorer le diagnostic des maladies neurodégénératives

mercredi 30 janvier 2019 | Actualités

Il n’est pas toujours facile de détecter les maladies comme l’Alzheimer ou le Parkinson. Des chercheurs sherbrookois ont développé un atlas révolutionnaire qui permettra de comprendre l’origine de celles-ci.


Image d’artères d’un cerveau humain, créée à l’aide du logiciel mis au point par Michaël Bernier, chercheur postdoctoral à la Harvard Medical School.

Pour voir les veines et artères du cerveau humain

Kevin Whittingstall, professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’Université de Sherbrooke et au Centre de recherche du CHUS (CRCHUS), a mis des années à développer des techniques non invasives (pas d’injections ni d’agents de contraste, par exemple) d’imagerie pour visualiser la structure et le fonctionnement du cerveau humain. L’étudiant au doctorat avec qui il travaille, Michaël Bernier, maintenant chercheur postdoctoral à la Harvard Medical School, a de son côté développé un outil informatique de segmentation révolutionnaire.

Ensemble, ils ont extrait des images de petits vaisseaux sanguins du cerveau normalement difficiles à voir. Grâce à ces images, ils devenaient les premiers chercheurs au monde à documenter un atlas artériel et veineux du cerveau aussi complet.

L’atlas du cerveau : comme une banque de données d’empreintes digitales

« Nous effectuons une séance de 10 minutes d’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour prendre deux clichés du cerveau du patient. Le premier vise les artères par la mesure de la vélocité du sang. L’autre, qui mesure les interférences magnétiques, permet de visualiser les veines. Nos images sont si précises qu’elles nous permettent de quantifier la structure, la longueur et le diamètre des différents vaisseaux pour chaque région du cerveau. Ensuite, Michaël les assemble avec un logiciel informatique alliant mathématiques et traitement d’images et obtient l’arbre vasculaire artério-veineux unique pour chaque patient ». - Kevin Whittingstall, professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’Université de Sherbrooke et au Centre de recherche du CHUS (CRCHUS)
L’atlas se compare ainsi à une banque de données d’empreintes digitales. L’équipe peut comparer l’arbre vasculaire du patient avec celui des images de cerveaux sains et voir s’il y a des variations subtiles. Si c’est le cas, l’équipe cherchera à comprendre d’où viennent ces variations. D’une commotion cérébrale, d’un début de maladie d’Alzheimer, etc.? En novembre dernier, cette innovation a fait la page couverture du magazine Human Brain Mapping. L’équipe est sollicitée par des chercheurs d’autres pays qui veulent utiliser l’atlas dans des études cliniques sur les commotions cérébrales et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

En savoir plus

  • Communiqué
  • Vidéo
  • Article dans La Tribune
  • Reportage à l'émission Les années lumière


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