Thème 7 : Gestion du stress et des émotions

Contenu élaboré en collaboration avec le Centre RBC d’expertise en santé mentale. 

Bien comprendre le stress et l'anxiété

Le stress

Le stress est un système d’alarme qui est tout à fait normal et même nécessaire chez l’être humain. C’est une réaction du corps devant une menace. S’il est bien dosé, il nous permet de nous mettre en action et de nous adapter à toutes situations. 

L’anxiété

L’anxiété se présente lorsqu’une personne imagine le pire d’une situation future, donc de quelque chose qui n’est pas encore arrivé. Son corps déclenche alors le même système d’alarme. Une situation n’a pas besoin d’être réelle pour faire vivre une réaction de stress. L’anxiété peut être normale. Elle devient problématique lorsqu’elle est répétitive et qu’elle entraine des effets négatifs sur le fonctionnement et sur la santé physique et mentale de votre enfant. 

Les signes d’anxiété peuvent être différents d’un enfant à l’autre : 

  • Difficultés de sommeil
  • Perte d’appétit
  • Peurs intenses qui mènent à l’évitement
  • Grand besoin de contrôler son environnement
  • Peur des nouvelles situations
  • Refus d’aller à l’école ou de participer à des activités
  • Difficultés à se faire des amies ou des amis
  • Difficulté à s’organiser
  • Difficulté à se concentrer
  • Maux de ventre et de tête, vomissements, fatigue, tension musculaire
  • Grand besoin d’être rassuré
  • Irritabilité, crise de colère, crise de larmes
  • Réaction d’opposition (défi de l’autorité)
  • Faible estime de soi
  • Détresse

Comment aider mon enfant à mieux gérer son stress et son anxiété?

En bas âge, il est important de miser sur l’éducation de bonnes habitudes pour gérer son stress. De cette manière, votre enfant arrivera à les utiliser de façon autonome à l’adolescence et à l’âge adulte.

Écouter et normaliser

Votre enfant a besoin d’accompagnement pour bien comprendre ce qui se passe à l’intérieur de lui et pour être rassuré.

  • Prenez au sérieux ce que vit votre enfant. Évitez de banaliser la peur, elle est réelle pour lui.
  • Expliquez à votre enfant que ce qu’il vit est normal.
  • Posez des questions et écoutez. Ne cherchez pas à tout prix une solution à ses peurs. 
  • Aidez votre enfant à tolérer l’inconfort qu’il vit pour comprendre que ce n’est pas dangereux. « Je comprends ce que tu vis. C’est inconfortable, mais rassure-toi, ce n’est pas dangereux ».
  • Rassurez votre enfant en lui disant qu’il existe des moyens pour affronter sa peur et qu’il se sentira mieux par la suite. 
  • Choisissez un moment avec votre enfant où il ou elle pourra vous parler de ses inquiétudes, au lieu de toujours répondre à ses demandes sur le champ. Cela l’aidera à développer sa tolérance à l’incertitude.

Identifier les comportement d'évitement

L’évitement est une stratégie utilisée pour ne pas vivre l’inconfort d’une situation. Une réaction d’anxiété étant bien souvent inconfortable, il est donc normal de chercher à l’éliminer rapidement. Toutefois, bien que l’évitement provoque un soulagement rapide, il vient augmenter notre réaction d’anxiété à plus long terme. 

Exemples de comportements d’évitement : 

  • Ne pas se présenter à une activité par peur de faire rire de nous (ex. : partie de soccer);
  • Remettre à demain ce qu’on pourrait faire maintenant;
  • Rester avec notre parent au lieu d’aller à une fête d’amis;
  • Ne pas faire notre devoir ou notre examen, car on a peur de ne pas réussir;
  • Refuser de parler d’une situation qui nous fait vivre des émotions fortes.

Pour aider votre enfant à développer sa confiance à affronter les évènements stressants de la vie, il est important de’lencourager à faire face aux situations qui le rendent anxieux. On appelle cela « l’exposition ».
 

Accompagnez votre enfant dans l'exposition

L’exposition doit se faire avec le principe des petits pas. C’est-à-dire encourager l’enfant à vivre une situation de stress qui n’est pas trop grande, mais qui représente un défi pour lui. Il faut miser sur les réussites au départ afin qu’il développe sa confiance face au stress. 

Voici deux stratégies pour l’aider : 

1- Identifier des moyens d’apaisement.

Pour arriver à se sentir mieux face à une réaction de stress, il existe plusieurs moyens à pratiquer. Laissez-le réfléchir et trouver ses propres moyens. Suggérer par la suite des moyens adaptés à son âge. Votre présence à ses côtés est parfois nécessaire.

Mise en situation :

  • Votre enfant de 8 ans refuse d’aller à l’école ce matin. Il dit qu’un ami a été méchant avec lui hier et il a peur de faire rire de lui.
    • Normaliser, écouter : « Je comprends très bien ce que tu vis, c’est normal de te sentir ainsi. Rassure-toi, ces émotions sont inconfortables, par contre elles ne sont pas dangereuses et vont finir par diminuer. » 
    • Identifier le comportement d’évitement et l’encourager à s’exposer : « Je sais que ce sera un matin plus difficile, toutefois c’est important que tu ailles à l’école et que tu arrives à faire face à cette situation. »
    • L’accompagnement : « Je suis là pour t’aider à vivre cette situation. On va regarder ensemble des moyens pour te sentir mieux à l’école et avec tes amis. » 
    • Laissez-le trouver ses moyens : « As-tu des suggestions, des idées ? Prends le temps d’y penser. »

Élargir sa zone de confort, c’est possible, mais comment? 

2- Travailler les pensées et les perceptions de l’enfant

Il est difficile de contrôler l’arrivée d’une pensée, voire même impossible. Toutefois, il est possible de travailler sur nos pensées pour diminuer l’impact de notre réaction face à une situation de stress. On appelle cela « reformuler nos pensées ».

Voir la vidéo présentée par le Cetre RBC.

Féliciter votre enfant lorsqu’il arrive à surmonter sa peur !

Pour vous aider :

Diminuez vos comportements d'accommodation parentale

L’accommodation parentale consiste à modifier son comportement parental dans le but de prévenir ou de réduire la détresse de l’enfant. 

Quelques exemples d’accommodation parentale :

  • Accepter les comportements d’évitement de notre enfant. Par exemple, motiver son absence scolaire lorsqu’il ne veut pas aller à l’école parce qu'il a peur de vivre un échec ou refuse d’assumer un geste. 
  • Chercher à tout contrôler autour de notre enfant pour lui éviter des déceptions et des inconforts. 

Faire de l’accommodation : c’est normal! Toutefois, cela ne permet pas à l’enfant de développer ses propres stratégies à faire face au stress.
 

Agissez en modèle et montrez l'exemple

  • Affrontez vos propres situations anxiogènes et partagez avec votre enfant vos stratégies gagnantes;
  • Acceptez de faire des erreurs et exprimez-lui;
  • Parlez de vos émotions pour les normaliser (sans entrer dans les détails de votre vécu personnel);
  • Gérez votre propre stress. Votre stress peut exacerber celui de votre enfant tandis que votre confiance augmentera la sienne;
  • Prenez soin de vous-même, allez chercher de l’aide si vous en sentez le besoin. 
     

Offrez-lui un environnement prévisible et sécurisant

Saviez-vous que l’application de règles claires, prévisibles et constantes permet à l’enfant de se sentir plus calme et moins anxieux? Savoir ce qui nous attend, connaitre les limites de nos parents et se préparer aux situations nouvelles nous rend plus disponible à affronter le stress.

Accompagnez votre enfant dans l'adoption de saines habitudes de vie

Des habitudes de vie saines nous rendent plus solide à affronter nos sources de stress.

  • Avoir un sommeil réparateur;
  • Adopter une saine alimentation;
  • Diminuez les sources de stress et de pression, évitez de surcharger l’horaire de l’enfant et apprenez-lui à avoir un sain équilibre de vie;
  • Bouger, faire de l’exercice;
  • Réduire le temps d’écran;
  • Avoir du plaisir en famille, rire et s’amuser bien simplement;
  • Prendre soin de son réseau social, bien s’entourer;
  • Intégrer des stratégies de gestion du stress au quotidien à la maison : yoga, respiration, relaxation, pleine conscience, arts, contact avec la nature, etc.

Pour vous aider :

La gestion des émotions chez l'enfant

Le réservoir à émotions
À son âge, le cerveau de votre enfant a une capacité limitée à emmagasiner et traiter les émotions dans son réservoir, qu’elles soient positives ou négatives. Par exemple, il est tout à fait normal d’avoir droit à une crise ou à des comportements provocateurs à la suite d’une journée remplie de nouveautés, de situations difficiles ou tout simplement très stimulante et positive (ex. : zoo, manèges, magasinage). Parfois, l’enfant accumule des émotions intenses vécues à l’école, car il n’est pas à l’aise de les exprimer à cet endroit (zone d’inconfort). Lorsqu’il arrive à la maison (zone de confort), le volcan explose et il ne comprend pas toujours ce qui se passe en lui et le parent non plus.

Vidéo explicative de la Santé publique
 

Comment aider mon enfant à mieux gérer ses émotions?

Être un modèle dans la gestion de ses propres émotions

Comment gérez-vous vos émotions comme adulte à la maison ? Observez vos réactions et commencez par utiliser vous-même des moyens gagnants et sains pour exprimer vos émotions. Il est difficile de dire à votre enfant de ne pas crier quand il est fâché si vous faites la même chose. (Voir l'encadré « Vos émotions comme parent » au thème 5.)

Apprenez à accueillir les émotions de votre enfant

Apprenez à reconnaître, normaliser et comprendre les émotions vécues par votre enfant. « Je vois que tu es en colère. C’est normal et je te comprends d’être fâché ou déçu. C’est peut-être très inconfortable pour toi, mais ce n’est pas dangereux, on va trouver des moyens ensemble pour t’aider à calmer cette émotion. »

Lui donner un moment pour se calmer

Lorsque votre enfant est envahi par ses émotions, il n’est pas en mesure d’assimiler de l’information, de vous répondre ou de comprendre pourquoi il vit tout cela. Laissez-lui tout simplement le temps de se calmer. 

L’aider à trouver des mots pour exprimer ce qu’il vit

Parfois l’enfant ne sait pas pourquoi il réagit aussi intensivement. On peut l’aider à mettre des mots sur sa réaction. Par exemple : « est-ce possible que tu te sentes triste parce que tu t’ennuis de ton ami ? Ce serait bien normal, tu as le droit d’être triste. » Ainsi, vous amenez l’enfant à prendre conscience de ce qui se passe à l’intérieur de lui. 

Vous pouvez utiliser des images, photos, pictogrammes, afin de faciliter l’apprentissage et le rendre plus concret.

Guider votre enfant dans le choix de moyens pour mieux exprimer ses émotions

Différencier l’émotion du comportement : « Tu as le droit d’être en colère ou triste, toutefois je n’accepte pas le moyen que tu utilises pour l’exprimer (crier, agressivité, menace, insulte). » Puis, trouvez des moyens plus adéquats avec lui. Par exemple :

  • Prendre de grandes respirations ;
  • Allez dans un endroit calme ;
  • Écouter de la musique ;
  • Dessiner ;
  • Écrire dans un cahier ;
  • Faire une activité sportive : marcher, courir, danser, faire du trampoline ou de la corde à sauter, etc. ;
  • Faire des exercices d’étirement ;
  • Tordre des objets mous ;
  • Parler à quelqu’un de confiance, à un ou une amie ;
  • Aller dehors, prendre l’air.
     

Conclure de façon positive et affectueuse

Cela peut être un sourire, un câlin, un commentaire positif et bienveillant, etc. 
Guide de la gestion des émotions pour enfants et ado

Activités

Mise en action

Références

Le sujet de la gestion du stress et de l’anxiété vous intéresse et vous souhaitez en connaitre davantage, consulter le Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale (https://sante-mentale-jeunesse.usherbrooke.ca/) ou le Centre d’études sur le stress humain (CESH) (https://www.stresshumain.ca/).

Gestion des émotions : 

Références : 

  • Lupien, 2019 ; Marchand, Letarte et Seidah, 2018 ; Shih et Lin, 2017 ; Strack et al., 2017
  • Lupien, 2019 ; Yerked et Dodson, 1908
  • Dumas, 2013 ; Gouvernement du Québec, 2018 ; CYMHIN-MAD, 2010 et Hincks-Dellcrest-ABCs s.d. dans Gouvernement de l’Ontario 2013
  • Couture, 2016 ; Naître et grandir, 2016
  • Thompson-Hollands et al. 2014
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