Santé des immigrants : des soins adaptés aux besoins de chacun

Tuesday 27 August 2019 | News

Les nouveaux arrivants forment 5 % de la population estrienne. Ils ont des besoins particuliers auxquels il est important de répondre.



L’Estrie, une terre d’accueil

Notre territoire compte 21 4451 membres de communautés culturelles issues de l’immigration. Le nombre de réfugiés qui arrivent chaque année est très variable. Il y en a eu 909 en 2017-2018 et 657 en 2018-2019. Les nouveaux arrivants s’installent surtout à Sherbrooke, Magog et Granby.

Plusieurs types de personnes immigrantes au Québec

  • Réfugiés pris en charge par l’état : parrainés par le gouvernement. Ils sont résidents permanents dès leur arrivée.
  • Réfugiés parrainés en privé : par l'église, une association ou la famille établie au Québec. Ils ont aussi un statut de résident permanent.
  • Immigrants demandant un statut de réfugié : à leur arrivée ou en cours de séjour, ils revendiquent le statut de réfugié auprès du gouvernement canadien.
  • Étudiants étrangers et immigrants socioéconomiques (travailleurs, gens d'affaires, investisseurs).

Contrer les maladies et l’isolement

Selon le rapport Mieux répondre aux besoins des communautés linguistiques et culturelles de l’Estrie, les personnes avec un statut de réfugié ont été exposées à certaines maladies infectieuses moins présentes au Québec (tuberculose, paludisme, etc.). On remarque aussi chez elles des problèmes psychosociaux et de santé mentale (dépression et syndrome de stress post-traumatique).
« Nous offrons différents services pour les aider : clinique des réfugiés, soins de santé, soutien psychosocial, intervention de quartier. Nous sommes présents dans la communauté afin d’éviter que ces personnes et leur famille ne s’isolent. Ce serait la pire situation pour elles. Toutefois, il reste des écarts à combler pour satisfaire tous les besoins. Nos équipes sont en train de dresser un état de situation précis. Un comité interne nous guide pour faire évoluer notre offre de services. » - Lyne Cardinal, directrice des services généraux du CIUSSS de l’Estrie – CHUS

La barrière de la langue, un enjeu crucial

Par ailleurs, les nouveaux arrivants doivent pouvoir prendre des décisions éclairées lors d’un épisode de soins comme chaque citoyen de notre pays. Le soutien des interprètes est donc incontournable, tout comme les programmes de francisation. Ces services sont offerts par le Service d’aide aux Néo-Canadiens (SANC) et Solidarité ethnique régionale de la Yamaska (SERY).

Chaque année, quelque 10 000 personnes immigrantes bénéficient de services d’interprètes, notamment chez la clientèle jeunesse, à la maternité et aux urgences.

Lire l’article > Soigner les immigrants grâce aux interprètes et aux pictogrammes

Clientèle vulnérable : un coup de pouce du milieu

Outre le SANC et le SERY, les équipes sont en contact avec plusieurs partenaires communautaires. Citons les associations interculturelles, les tables de concertation locales, l’Association éducative transculturelle (AET) et l’Église syriaque de Sherbrooke. Ces organismes identifient notamment la clientèle vulnérable afin qu’elle reçoive le soutien nécessaire.

Marché du travail : les défis de l’intégration

Près de 40 % des nouveaux arrivants ont un niveau de scolarité équivalent au baccalauréat. Néanmoins, ils rencontrent plusieurs obstacles dans leur quête d’autonomie : manque d’expérience au Canada, non-reconnaissance des diplômes et difficultés linguistiques sont les principaux enjeux à l’emploi durant les premières années au pays2. En Estrie, le taux de chômage de cette population est plus important que chez les autres (13,4 % contre 4,9 %). Et cela même chez des gens éduqués, jeunes et en santé. Les personnes immigrantes qui travaillent occupent souvent une fonction inférieure à leurs compétences et à leur niveau d’éducation3.

Informations complémentaires

Rapport | Mieux répondre aux besoins des communautés linguistiques et culturelles de l’EstrieService d’aide aux Néo-Canadiens (SANC) Solidarité ethnique régionale de la Yamaska (SERY)
1 : 2016, Direction de santé publique 2 : SIMICH, L. et B. JACKSON (2010). « Pourquoi certains immigrants sont-ils en santé et d’autres pas? » Bulletin de recherche sur les politiques de santé, no 17, p. 26- 29. 3Ibidem


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